Durant deux journées intenses organisées à La Tricoterie avec Confluences, dans le cadre de la Shifting Economy Week, la réflexion sur l’entreprise de demain a pris une tournure aussi ambitieuse qu’inspirante. Au cœur des échanges : le modèle économique du Donut, développé par l’économiste Kate Raworth, qui rappelle avec humour que cette approche n’est « ni de gauche, ni de droite : c’est un donut, il n’a pas d’ailes ». Une manière de rappeler que repenser l’économie pour respecter les limites planétaires tout en répondant aux besoins sociaux essentiels dépasse les clivages idéologiques.
Deux masterclasses ont rythmé ces journées. La première portait sur le rôle de la publicité dans la transformation écologique. Nicolas Lambert et Wim Vermeulen y ont exploré une question centrale : comment rendre désirables les solutions durables ? Leur approche, inspirée du donut, invite à repenser la communication pour qu’elle valorise les produits et services alignés avec une économie respectueuse de l’humain et du vivant.
La seconde masterclass était consacrée à la comptabilité, avec une présentation approfondie du modèle C.A.R.E par Matthieu Astic du CERCES (Cercle des Comptables Environnementaux & Sociaux). Ce modèle propose une comptabilité élargie qui prend en compte les capitaux naturels et humains, afin d’aligner la gestion des entreprises avec les enjeux de long terme, souvent invisibles dans les bilans financiers traditionnels.
Le point d’orgue de l’événement fut la conférence « L’entreprise de demain, au service du bien commun ? », qui a réuni Kate Raworth, Cécile Renouard et plusieurs intervenants engagés dans des démarches concrètes de transformation : Alexandre Helson, Benoit Zimmer, Jean Seyll, Anaïs Psaïla, Audrey Corbusier, Wim Vermeulen et Matthieu Astic. La discussion a porté sur la manière dont les entreprises peuvent assumer une responsabilité systémique et intégrer pleinement les enjeux sociaux et environnementaux à leur stratégie.
La conférence s’est conclue par les interventions de Barbara Trachte, Secrétaire d’État à la Transition économique, et de David Leisterh, Président du CPAS de Bruxelles, qui ont souligné l’importance d’un dialogue entre les mondes politique, économique et académique pour accélérer la transition.
Ces rencontres ont illustré combien les outils et modèles alternatifs existent déjà pour transformer notre économie. Il s’agit désormais de les mettre en œuvre avec cohérence, ambition et audace.